Cela fait maintenant près d’un mois que nous sommes confinés, près d’un mois que nous vivons une crise d’une ampleur inédite, une crise sanitaire aux retombées économiques et sociales préoccupantes.
Lors de nos précédentes publications sur les transformations que nous sommes en train de vivre collectivement, personnellement et professionnellement, nous avons abordé les travaux du Dr Elizabeth Kubler-Ross sur la courbe du deuil.
Après la sidération, le choc face à une situation que personne n’avait prévue, après le déni, explorons aujourd’hui la colère et/ou la peur. A noter que le passage d’une phase à l’autre peut prendre plus ou moins de temps en fonction du caractère de chacun, de nos vies personnelles, nos expériences vécues et notre mode de fonctionnement. Pour ne pas rester bloqués, il est utile de nous autoriser à nous sentir perdus, utile d’accueillir nos émotions même négatives afin de pouvoir nous reconnecter à nos ressources pour explorer d’autres options, nous projeter à nouveau dans le futur.
Revenons à la colère. Il s’agit d’une émotion qui nous signale un besoin insuffisamment nourri, en l’occurrence le besoin de reconnaissance et d’affirmation de soi. Elle nous indique un besoin de contrôler, notre difficulté à lâcher prise sur ce que nous ne maîtrisons absolument pas.
Le contexte actuel est propice à la colère car nous faisons face à une situation exceptionnelle sur laquelle même les plus éminents chercheurs et médecins n’ont pas de contrôle, ni de solution, pour laquelle également nous voyons à quelles difficultés les gouvernants se heurtent.
La colère incite à rechercher des coupables et de boucs émissaires, à se révolter et tenter de résister. Certains parlent de complot, d’autres s’insurgent contre ceux qui ne respectent pas les consignes en les insultant, quand d’autres bravent les interdits avec un sentiment de toute puissance.
Cette colère s’extériorise le plus souvent mais peut également s’intérioriser et se diriger vers soi, amenant à des comportements dangereux, violents ou addictifs. Pourquoi cela nous arrive-t-il ? Pourquoi avons-nous du mal à gérer ce confinement ? …
Dans ce contexte, nous devons être bienveillants envers nous-même et envers notre entourage, nos proches et nos collègues. Nous devons écouter nos émotions et verbaliser nos peurs et nos inquiétudes et surtout essayer de chercher des solutions susceptibles d’apaiser nos angoisses et notre stress.
Cette étape est charnière dans notre cheminement car elle conduit ensuite à accepter la réalité pour enfin entrevoir un début d’optimisme.
« La colère est nécessaire ; on ne triomphe de rien sans elle, si elle ne remplit l'âme, si elle n'échauffe le cœur ; elle doit donc nous servir, non comme chef, mais comme soldat. » Aristote
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