Nous avons parcouru un long chemin depuis le début de cette pandémie du Covid-19.
Nous avons traversé des phases difficiles de déni, de peur, de colère, des moments où nous avions le sentiment de perdre beaucoup, de nous perdre aussi peut-être. A d’autres moments, nous avons profité de cette période pour prendre du temps pour soi, pour notre famille, nos enfants, pour des activités que nous n’avions jamais le temps de pratiquer…
La tristesse nous envahie aussi chaque jour en découvrant le bilan des personnes décédées parfois réduites à un nombre froid, implacable.
Beaucoup d’entre nous ont fini par accepter ce qui nous arrive. Les témoignages de familles, de personnels soignants, de malades guéris dont les médias se font écho, font part d’une certaine « acceptation » de la situation, certes avec colère et tristesse mais aussi avec la prise de conscience qu’ils n’ont aucun contrôle sur la situation : « on n’y peut rien », « c’est comme ça », « on fait ce qu’on doit faire et c’est tout ».
Les rues sont encore désertes. La population s’est davantage engagée dans le respect des règles de sécurité imposées par le confinement. Nous sommes passés de quinze jours de confinement annoncés à presque deux mois sans la moindre protestation. Nous avons privilégié la valeur sécurité à celle de la liberté.
Après l’acceptation, nous nous projetons désormais dans l’après crise : pour les uns, ce sont des projets économiques, professionnels ou personnels ; pour d’autres, l’occasion d’une remise en question profonde, d’une prise de recul amenant à une évolution identitaire, à une quête de sens favorisée par le confinement.
Nous avons probablement revu nos priorités dans notre vie, le sens que nous voulons lui donner, réinventé des relations avec nos proches - enfants, conjoints, parents… confinés avec nous ou à distance.
Cette crise peut être vécue comme une période de révélation, peut également être un moment d’innovation et de créativité après une saturation des écrans, des objets connectés…
Cette mise à l’épreuve nous aura poussés à revenir à l’essentiel, nous ressentons le besoin de contact humain et de sociabilité.
Ce cheminement n’est certainement pas le même pour nous tous.
Certains, parmi nous, restent dans le déni et la colère ne parvenant pas encore à s’en libérer. Ils se sentent perdus et angoissés pour l’après.
Quoi qu’il en soit, beaucoup de questionnements sont éclairants : Comment vivre la prochaine étape, celle du dé-confinement, même s’il n’est que partiel. Devrons-nous – voulons-nous - reprendre nos activités comme avant ? Allons-nous décider de faire autrement et quel « autrement » ? Allons-nous choisir la créativité ?
Albert Einstein disait : « la folie, c’est de faire toujours la même chose et de s’attendre à un résultat différent ».
Nous affrontons nos peurs pour nous mettre en action, pour pouvoir accepter et accéder à la sérénité et la croissance, car la peur que l’on évite se transforme en angoisse, la peur que l’on affronte se transforme en courage.
Et maintenant ? Le jour d’après est à écrire
« Le secret du changement c’est de concentrer toute son énergie non pas à lutter contre le passé, mais à construire l’avenir » Socrate